Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/126

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science. Ce sont des centres d’action et de réaction, d’attraction et de répulsion, de véritables causes premières ; du moins nous sommes obligés de les considérer comme telles, puisque nous n’en connaissons pas la source et que nous ne pouvons remonter au delà de leur apparition.

Voulez-vous me permettre de les appeler des âmes ? Je suppose que vous n’avez pas peur d’un mot. L’âme, c’est ce qui anime le corps, c’est le principe de la vie individuelle des animaux. Ne m’objectez pas que j’ai pris d’abord pour exemple la graine d’un végétal ; vous savez que la philosophie grecque distinguait trois sortes d’âmes : l’âme végétale, placée dans le bas du corps, près de la terre ; l’âme passionnelle ayant son siège dans la poitrine, et l’âme raisonnable, qui réside dans la tête, la partie de notre corps la plus voisine du ciel. Ces trois âmes sont associées dans l’unité de la personne humaine comme le système nerveux et le système nutritif dans l’unité de la vie organique ; il n’y a là qu’une distinction créée pour les besoins de l’analyse et qui n’exprime que les formes multiples de notre activité.

On s’est habitué à réserver le nom d’âme à