Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/127

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la faculté directrice de nous-mêmes, et il faut remonter à l’étymologie pour oser parler de l’âme des animaux et des plantes. Mais ne soyons pas trop aristocrates : l’intelligence est partout, même dans le règne inorganique. En voyant la régularité des formes cristallines, j’ai peine à croire que les minéraux soient aussi bêtes qu’on le dit. Quant à l’intelligence des plantes et des animaux, elle est prouvée par l’adaptation merveilleuse des organes à leurs fonctions : il y a là une finalité, c’est-à-dire un but poursuivi et atteint.

La transformation incessante des milieux entraîne la variation des espèces ; les générations successives des êtres vivants sont obligées à des efforts toujours nouveaux pour soutenir la concurrence vitale. Il faut que les âmes forment leurs corps dans des conditions suffisantes pour triompher dans la bataille de la vie. Comme il n’y a pas de place pour tous les germes qui veulent naître, la victoire doit rester aux plus forts et aux plus intelligents.

On ne peut expliquer la sélection naturelle par le hasard, car un mot n’explique pas un fait. S’il y a choix, il y a discernement ; toute