Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/130

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pardon. On s’étonne que nous soyons si facilement domptés par des créatures inférieures : c’est qu’elles sont plus vivantes que nous. On peut vivre sans cerveau ni cœur, comme l’amphioxus, l’ancêtre des vertébrés. Il a légué son caractère à un grand nombre de ses descendants, et surtout de ses descendantes. Il y en a de charmantes, malgré cette lacune : voyez les héroïnes des romans de Victor Hugo : Esméralda, Cosette, Déruchette ; c’est toujours la même : une divine créature sans cœur et sans cervelle, un véritable amphioxus. C’est un des cas d’atavisme les plus fréquents.

La femme n’est pas moins spontanée que l’homme dans ses affinités électives. Elle sent sa faiblesse, il lui faut un maître, et celui qui a pu la dompter pourra la protéger au besoin. L’histoire de Mars et de Vénus est éternelle ; ce n’est pas avec l’intelligence qu’on améliore les races : tant pis pour les philosophes s’ils sont plus chétifs que les sous-lieutenants. La femme est faite pour être mère : c’est sa fonction dans la nature et dans la société ; tout ce qui ne sert pas à cette fonction est un hors-d’œuvre. Il ne faut pas trop d’esprit, cela fait des