Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/150

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qui a renié ses dieux est un peuple mort. C’est ce qui est arrivé, depuis la victoire du christianisme, non seulement à l’Égypte, mais à toutes les nations qui composaient l’empire de Rome. Des peuples nouveaux prendront leur place. L’empire établi par Constantin à Byzance n’est plus l’empire romain, quoiqu’il en garde le nom ; c’est un nouvel empire, qui suivra ses destinées. La Gaule, l’Espagne, l’Italie, sont occupées déjà par des races barbares, le même sort attend l’Égypte, car la prophétie de Thoth ne peut tarder à s’accomplir.

Asclèpios. Mais tu m’as dit souvent, ô Trismégiste, que la mort n’était qu’un des modes de l’existence. Nos pères ont cru à l’immortalité de l’âme et à ses transmigrations. Les peuples aussi doivent retrouver au delà de la mort une vie nouvelle dans leurs descendants, et toi-même as parlé tout à l’heure d’une renaissance.

Hermès. L’Égypte renaîtra, mais elle ne sera plus comme dans le passé le grand foyer de l’intelligence, car ce foyer se déplace à travers le temps et va de l’orient au couchant, comme le soleil dans le ciel. Une race nouvelle régnera en Égypte et bâtira des temples pour un culte