Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/172

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de s’endormir dans le silence et la paix ou de rentrer pour des luttes nouvelles dans l’arène de la vie. Tu doutes trop de la puissance de la volonté. C’est le Désir qui a créé les mondes ; toi-même c’est librement que tu es descendu dans la naissance. Aujourd’hui comme hier, demain comme aujourd’hui, tout ce qui veut être sera.

L’Homme. Comment le possible peut-il vouloir avant d’exister ?

Le Dieu. C’est la loi du devenir.

L’Homme. Je ne comprends pas : tes réponses, comme tu me l’avais énoncé, dépassent les bornes de ma raison. Quel plaisir trouvent donc les Dieux à torturer notre intelligence par d’insolubles énigmes ?

Le Dieu. Est-ce la faute du soleil si tu ne peux le regarder ? Il te suffit de savoir quel est le but que tu dois atteindre. La Justice est la loi spéciale de l’homme. Tu as un guide pour t’y conduire, ta conscience, qui ne t’a jamais trompé. Chacun de vous est toujours et partout l’unique artisan de sa destinée. Le juste sait qu’il travaille pour sa part à l’œuvre magnifique des Dieux.

L’Homme. Ne t’en va pas encore : écoute une