Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/179

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n’admettent pas même le principe de la prière. Tandis que les religions supposent, au-dessus du monde, des volontés libres, dont l’homme peut chercher à modifier les décisions, la science ne voit dans l’ordre des choses qu’une combinaison de lois nécessaires, et par conséquent immuables. Si l’homme se borne à demander la résignation aux maux de la vie et la force de faire le bien, la morale lui répond qu’il a sa conscience pour se diriger et sa volonté pour agir. Quiconque ne croit pas aux Dieux personnels des religions ne peut voir dans la prière qu’un monologue.

— C’est aussi à ce point de vue que je veux me placer. Prenons la prière comme une méditation, ou, ce qui revient au même, comme le dialogue de l’homme avec la loi intérieure, qu’il appelle son dieu.

— Pourquoi employer cette expression mythologique que l’esprit moderne refuse d’accepter ?

— Je disais bien qu’il n’y avait là qu’une question de mots. La mythologie est la langue des religions ; si nous ne voulons plus la parler, cherchons ce que les mots veulent dire.

Notre intelligence découvre les lois de la na-