Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/185

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LE GOUVERNEMENT GRATUIT



Je connais, dans un très beau pays, un cultivateur nommé Jacques Bonhomme. Il devrait être très riche, car il est honnête et laborieux : mais il s’est toujours laissé gruger par ses intendants. Il y a quelques années, il eut une querelle avec un de ses voisins et ne fut pas le plus fort. Il lui fallut céder une partie de son champ et payer une très forte somme. Il fut obligé de redoubler de travail, car ses intendants, qui fixent eux-mêmes le chiffre de leurs gages, ne voulurent pas en retrancher un centime.

Jacques a pour marraine une bonne fée nommée la Révolution. Comme elle était détestée d’un tas de gens, à qui elle reprochait leurs vices, elle s’est retirée dans le pays des Fées. Jacques va quelquefois la consulter, et elle lui donne de bons conseils qu’il ne suit jamais. Elle est très bonne pour lui, quoique un peu sévère.