Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/192

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La Fée. Je t’ai déjà dit que le pouvoir c’était l’assemblée du peuple ; les jeunes gens ont droit d’y prendre place dès qu’ils ont servi la patrie. Quant aux fonctions exécutives, elles demandent de l’expérience et il n’y a pas de mal à les confier aux vieillards ; de cette manière tout le monde est occupé, riches et pauvres, jeunes et vieux.

Jacques. Mais comment, à Athènes, les citoyens pauvres pouvaient-ils passer leur temps à l’assemblée, puisqu’ils étaient obligés de travailler pour gagner leur vie ?

La Fée. On les indemnisait de leur journée avec trois oboles. Tu n’as jamais vu d’obole ? Cela n’est pas bien gros : je t’en montrerai, j’en ai dans ma collection de médailles.

Jacques. Ah ! marraine, je vous prends en flagrant délit de contradiction : vous m’avez dit qu’à Athènes les fonctions étaient gratuites ; je me rappelais bien avoir lu le contraire dans l’Histoire d’Alcibiade d’Henry Houssaye, pourtant je n’ai rien dit ; mais maintenant voilà que vous me parlez d’une indemnité de trois oboles.

La Fée. Henry Houssaye a confondu les fonctions exécutives avec les fonctions législatives