Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/193

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et judiciaires. Ce qui l’excuse, c’est que les auteurs anciens n’ont pas expliqué nettement la distinction, et, en effet, ils n’avaient pas besoin de le faire, puisque pour eux le vrai, le seul gouvernement, c’était le peuple assemblé, soit pour faire les lois, soit pour rendre des jugements. C’est dans ces deux circonstances que chaque citoyen avait droit à une indemnité de trois oboles, mais les fonctions exécutives étaient gratuites. Je n’ai jamais vu dans aucun auteur ancien une allusion au traitement d’un ministre ou d’un général. S’il y a quelque passage qui m’ait échappé, indique-le-moi, j’accueillerai la rectification.

Jacques. Bah ! les anciens étaient les anciens et nous sommes les gens d’à présent. Tout cela est bien loin de nous.

La Fée. Hélas ! Je ne le sais que trop ; parlons donc d’une histoire moins vieille. Celle-ci n’est que d’hier. Ton père et le père de ton père étaient écrasés sous la triple tyrannie du roi, de la noblesse et du clergé. J’ai voulu t’en affranchir : à qui a profité ma victoire ? Uniquement à l’exécutif ; au lieu d’une noblesse héréditaire, tu as une aristocratie de fonctionnaires nommés