la conscience de l’enfant est son véritable père. Le mari ne sert qu’à subvenir aux dépenses ; c’est le seul droit qui ne lui soit pas contesté.
Vous voyez le mal aussi bien que moi, mais vous le croyez incurable. Vous dites : il faut des superstitions aux femmes, comme il faut des joujoux aux enfants. On a dit aussi : il faut une religion pour le peuple. Pourquoi ne pas avouer que la religion répond à une aspiration de l’âme ou, si vous aimez mieux, à une bosse du cerveau ? Quand même la religiosité serait particulière aux femmes, il faudrait bien en tenir compte, car elles sont la moitié du genre humain, et c’est cette moitié-là qui mène l’autre. On dit que les Chinois sont arrivés à se passer de religion ; si cet exemple avait de quoi nous tenter, ce n’est pas les pieds des femmes qu’il faudrait enfermer dans des boîtes, c’est leur cerveau qu’il faudrait pétrir pour les besoins du positivisme. Autrement elles convertiront leurs maris plutôt que d’accepter une philosophie qui ne leur offre que des négations. Une mère veille au chevet de son enfant malade ; le médecin n’a plus d’espoir, mais la mère espère toujours. Lui prouverez-vous que les lois de la physiologie