Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/241

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Le peuple les invoque comme des Dieux et honore leurs tombeaux comme des temples. Les âmes saintes des ancêtres, des hommes de la race d’or, sont devenues les bons démons, qui parcourent la terre dans leur vêtement de brouillard, observant les actions justes ou coupables et distribuant les bienfaits (Hésiode, Opera et dies, 122). Peut-être les Dieux supérieurs sont-ils trop grands pour nous entendre ; occupés de l’ensemble des choses, ils ne peuvent écouter chaque prière ; mais les Médiateurs sont là qui comprennent nos misères, parce qu’ils ont souffert comme nous. Dans ce grand concert de plaintes, ils distingueront des voix amies et sauront adoucir, sans les violer, les grandes lois éternelles. Nous invoquons avec confiance ceux qui nous ont protégés pendant leur vie. Ils nous détournent du mal et nous inspirent les hautes pensées. Les prières montent, les secours descendent, et sur tous les degrés du rude chemin de l’ascension, il y a des Vertus vivantes qui nous tendent la main.

Lares protecteurs des familles, Héros protecteurs des cités, Dieux Mânes, esprits des ancêtres, âmes des saints, ô morts, où êtes-vous ?