Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/32

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un autel s’est alors montré à lui sous la forme d’un échafaud. Il a continué à rendre les derniers devoirs, il n’a pas laissé les morts ensevelir leurs morts comme le veut l’Évangile ; mais il a écrit sur leur tombeau, en attristé, respectueux que ses regrets n’empêchent pas d’aller jusqu’au bout de son devoir d’ensevelisseur : Ci-gît.

Il n’eut jamais pu tracer : « Ci-gît la Grèce » c’est Rome qu’il a couchée dans son suaire. Mais avec la Rome d’alors n’était-ce pas tout le panthéon païen qui tombait en poussière ? La Grèce ne s’était-elle pas absorbée dans l’Empire ? l’Empire n’était-il pas l’Univers ?

C’est que le théologien Louis Ménard avait en lui l’étoffe d’un pénétrant philosophe qui savait redescendre des hauteurs de l’hymne pour prendre pied sur le sol et y marcher du pas de la raison.

Le dialogue intitulé : Le Diable au café, nous permet de ju^er de ce qu’était et valait l’escrime de ce logicien que Diderot et Satan suffisent à peine à incarner.