Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/37

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Les Grecs « prient debout » ; c’est ainsi que prie Louis Ménard. Le tort que l’on a eu, ç’a été de se le figurer agenouillé, à la catholique. Cela a empêché de s’apercevoir que sa langue des mythes était conforme à son attitude.

Sa religiosité, surtout plastique, se borne à pétrir de l’abstrait pour en faire du concret. Il imagine des images parce qu’il cherche le « vrai dans le beau » et qu’il ne voit que la forme pour manifester le beau. Ses dieux, comme les productions supérieures de la statuaire hellénique, ne sont en somme que les types de Platon. Il n’y a que la différence du taillé dans le marbre au modelé dans la lumière.

Voyez-vous maintenant comment le païen peut être mystique et comment Le mystique peut être païen ?

Il prend mystique dans son sens étymologique, qui est : initié. Il vous initie au mystère dont il est l’hiérophante. Le mysticisme demande l’allégorie : Louis s’est fait mythologue.