Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/84

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et elle est pour nos sens la plus pure image de l’invisible.

Tat. Cette flamme, que les Grecs appellent Héphaistos, mes ancêtres l’ont adorée sous le nom de Phta, et l’ont placée à la tête de la sainte trinité de Memphis.

Porphyre. Je remplis cette coupe de vin de Grèce. Dans la peinture représentée sur les flancs du vase, je vois Dionysos ramenant Héphaistos dans l’Olympe. C’est le symbole de la libation répandue sur la flamme et montant avec elle vers les Dieux.

Nouménios. Puisque tu as fait allusion à cette fable antique, je te prie, Porphyre, pendant que le vin sera versé dans les coupes, d’expliquer à ceux de nos hôtes qui l’ignorent, pourquoi nos pères ont rattaché le sacrifice au culte du feu et à celui du vin.

Porphyre. Je le ferais volontiers, mais peut-être Chérémon trouverait-il mes explications trop subtiles. Qu’il propose d’abord les siennes, et si elles me paraissent insuffisantes, je chercherai à les compléter.

Chérémon. J’ai dit, il est vrai, Porphyre, que dans ton Antre des Nymphes, tu avais attribué