Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/83

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grand voyage, et parmi eux le second maître d’Origène, Clément d’Alexandrie.

Origène. Je te remercie de ce souvenir, Nouménios ; c’est là ce que nous appelons la communion des saints.

Chérémon. Au milieu de chaque demeure s’élève la pierre sacrée du foyer, l’autel domestique. Elle est le centre de la famille, image de ce centre immobile du monde que nos pères ont appelé Histiè. Homère nous enseigne qu’elle doit recevoir la première libation. Sans associer Origène et Valentin à des rites qui ne sont pas les leurs, je répands les prémices du banquet sur la flamme qui va les porter vers le divin éther. Il est la source de la vie, et n’ayant rien à lui offrir qui nous appartienne, nous lui rendons une part de ses bienfaits.

Origène. Nous ne pouvons prendre part à ton sacrifice, Chérémon, mais rien ne nous empêche de reconnaître avec toi le caractère sacré de la flamme ; nos prophètes appellent l’Éternel un feu dévorant, et c’est dans le buisson ardent qu’il s’est révélé à Moïse.

Valentin. Nous savons aussi que la lumière a été la première émanation de la pensée divine