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généralement admise actuellement qu’il devient presque oiseux de la discuter.

La facilité des communications et la rapidité des moyens de transport, dus au génie de l’industrie et de la science, se trouvent bien souvent entravées par les obstacles nés des différences de langage. Montesquieu l’avait constaté déjà au xviiie siècle. « La communication des peuples est si grande, dit-il, qu’ils ont absolument besoin d’une langue commune ». « Que dirait-il, ajoute M. C. Aymonier[1] à qui nous empruntons la citation précédente, aujourd’hui que les chemins de fer, les paquebots, le télégraphe, le téléphone, ont supprimé distances et frontières. Tous les peuples se mêlent, se coudoient et échangent avec une facilité croissante idées et marchandises. » C’est pourquoi l’on s’est dit non sans raison : les obstacles qui entravent la marche du progrès disparaîtraient si tous les hommes se comprenaient entre eux, comme à l’époque de la Tour de Babel.

Tel a été le principe initial. Mal compris par un certain nombre il a fait naître le préjugé de :

  1. L’Espéranto. Solution logique et pratique du problème de la Langue internationale auxiliaire par M. Camille Aymonier, professeur au Lycée Buffon.