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L’Espéranto et le Commerce

« Un industriel, dit M. de Gourmont, est déjà fort heureux quand il exporte en un ou deux pays étrangers : fort rares sont les privilégiés dont la clientèle est disséminée dans toutes les nations. De ce fait il en résulte un autre, c’est que les maisons de commerce à clientèle internationale sont de grandes maisons et ne[1] peuvent par conséquent sans dommage se pourvoir de commis pour chaque langue utile. »

Si un industriel est déjà fort heureux de pouvoir exporter en un ou deux pays étrangers, il sera plus heureux encore — la chose est indiscutable — quand il pourra exporter dans toutes les régions civilisées. Mais si l’argument de la multiplicité des commis qu’une maison peut s’attacher sans dommage est fort juste, car un seul commis espérantiste ne pourra faire évidemment la besogne de tous — d’ailleurs, qui nous dit que tous les commis ne parleront pas l’espéranto ? — il est un autre argument dont M. de Gourmont ne parle pas : c’est celui du catalogue ou prix-courant. Les commerçants savent ce que coûte un

  1. Ce ne doit être une faute d’impression échappée aux correcteurs.