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ont été institués. Il sera donc plus à même que bien d’autres de se documenter sur les choses dignes d’intérêt ; il se fera traduire « les inscriptions, les locations populaires, les cris des rues », et chose tout à fait extraordinaire il apprendra plus facilement que d’autres les « éléments de la langue du pays » grâce à l’espéranto, qui aura sans doute adopté par sa méthode de suffrage universel un certain nombre des racines de cette langue. M. Aymonier se promenant à Grenoble avec un russe, qui ne savait pas le français, a été agréablement surpris de constater que ce russe devinait, au moyen de l’espéranto, le sens d’un grand nombre de mots français que pour la première fois il voyait écrits sur les murs ou sur les enseignes des boutiques.

On peut donc tirer déjà cette conclusion, qu’un étranger sachant l’espéranto et venant s’installer en France, trouverait, grâce à cette connaissance de la langue auxiliaire, plus de facilités pour apprendre le français.

Donc en faisant connaître l’espéranto nous ne rendons déjà pas un si mauvais service à la langue française. Quant aux voyageurs on voit tous les avantages qu’ils peuvent en retirer.

C’est donc une des raisons pour lesquelles il est utile de propager par tous les moyens possibles l’Espéranto.