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point de vue scientifique, continue M. de Gourmont, je ne dirai rien parce que j’aurais trop à dire. (Drôle de façon de discuter !) J’avouerai en un mot que je n’y crois pas, et que l’espéranto ne me donne pas de plus sérieuse illusion dans le domaine de la physiologie que dans celui du commerce et pour des motifs analogues en ce qui touche au vocabulaire. »

On a vu précédemment ce qu’il faut penser de cette objection.

« D’ailleurs, continue-t-il, l’idée de créer des langues artificielles, quand il y en a deux ou trois mille de bien vivantes sur la surface du globe ! Que l’homme est donc un animal qui aime à perdre son temps ? (Mais, non ! c’est justement parce que l’homme n’aime pas à perdre son temps, qu’il voudrait, pour être en relation avec tout l’univers, n’avoir que deux langues, — sa langue maternelle et la langue artificielle — au lieu des deux ou trois mille que lui offre généreusement, et sans compter, M. de Gourmont.) « Supposons cependant la question dénouée et l’espéranto sous toutes les plumes scientifiques. Le problème qui ne préoccupait ni Descartes, ni Leibnitz (nous avons vu précédemment comment ils n’en étaient point préoccupés) à trouvé sa solution. Le monde savant du xxe siècle à sa langue particulière l’espéranto, comme le monde savant du xviie siècle avait la