Page:Ménil - Préjugés contre l’espéranto.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 62 —

sienne le latin[1]. La science est rigoureusement devenue internationale : elle se fait en Espéranto ; c’est-à-dire qu’elle n’existe presque plus. »

Goûtez-vous la force de cet argument ?

Mais ce n’est heureusement qu’une menace. « La science n’est pas encore espérantiste » constate avec joie M. de Gourmont, parce que « nous attendons encore le premier mémoire espérantiste sur la psychologie des lamellibranches ou sur l’évolution du dinotherium ». C’est, paraît-il, une condition sine qua non. Pourtant dans La Revue Scientifique Espérantiste[2] on a publié des articles sur le Suicide et ses causes (janvier 1906), les taches du Soleil (février 1906), sur la découverte de l’électro-dynamo de Gramme (mars 1906), sur la radiation humaine et sur la respiration des plantes vertes (avril 1906), sur le rôle des êtres vivants dans la physiologie générale de la terre ; sur les migrations des Lemmings (sorte de rongeurs) en Suède (mai 1907), sur la température du soleil (juin 1906), et rien que dans un seul semestre. Mais peut être que cela ne vaut pas le dinothérium ?

  1. Nicole traduisit les Provinciales en latin pour les vulgariser, Milton écrivait en latin les pamphlets qu’il destinait à l’Europe entière. (Note de M. de Gourmont.)
  2. Internacia Scienca Revuo.