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Hindous l’apprennent, la Chine commence à suivre cet exemple ; et cela parce que les Asiatiques ont compris l’indéniable nécessité de l’Espéranto pour leurs relations avec l’Europe et les deux Amériques.

D’où vient donc la ténacité des préjugés contre l’Espéranto ?

Est-ce parce que l’échec du volapuck a fait croire un moment que la tentative était irréalisable ? Mais en doit-on rigoureusement tirer la conclusion que la réalisation d’une autre langue internationale ne saurait un jour s’effectuer ? L’échec éclatant du volapuck démontre seulement que la langue créée par l’abbé Schleyer était imparfaite et dépourvue des qualités nécessaires à la vitalité : on n’a pas le droit de lui faire signifier autre chose.

Dans toutes les branches de l’activité humaine des essais ont avorté ; on ne s’est pas découragé, on a cherché dans une autre direction, et le succès a récompensé les efforts.

Que n’a-t-on pas dit, à l’origine, sur les bateaux à vapeur, les chemins de fer, la navigation aérienne ? A-t-on assez de fois tourné en dérision leurs courageux inventeurs ? A-t-on assez souvent confondu les mots irréalisation momentanée avec impossibilité absolue ?

L’humanité ne sait pas attendre ; elle manque de patience. On porte avec trop de hâte un juge-