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DES HISTOIRES

— Ah ! certes, je n’avais pas grand espoir de la trouver au gîte, cette femme Elisa Rapin, et je descendis sans conviction de la carriole — oui, c’était l’ère bénie des carrioles, Messieurs — de la carriole donc, qui m’avait conduit au Camp Franquy. Moi, vous comprenez, ça m’était égal : j’avais gagné mon fee, de toutes les façons.

« Un passant m’indiqua une grande longère de dépendances pourries, croulantes : Madame Rapin, c’était là.

« Les voisins me regardaient de travers. Un huissier, ça se devine à cinquante pas : ça sent le tribunal, la police, je ne sais pas, moi !… On me tournait le dos ; à mes questions, point de réponse. Les chiens mêmes grondaient autour de mes jambes.

« Enfin quelqu’un cria : « — Bonnefemme Zaza, a là ène Missié apès rode ous !

« Une porte s’ouvrit, et sur le seuil parut une femme très noire, haillonneuse et

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