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Page:Mérat - L’Adieu, 1873.djvu/34

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24
L’ADIEU.

XX

Quand on est heureux, on n’a pas d’histoire.
On se cache, on s’aime à l’ombre, tout bas ;
Rien de glorieux, pas de fait notoire ;
Le monde oublié ne vous connaît pas.

Si quelqu’un pourtant, avec un sourire.
Dit, en vous voyant fuir l’éclat du jour :
«Ce sont des hiboux !» eh bien, laissez dire…
Ce sont des oiseaux éblouis d’amour.

Quand le baiser fait la parole vaine,
On s’en va, muets, dans les grands prés verts.
— Loin de mon bonheur, je fixe ma peine
Sur l’émail fragile et bleu de mes vers.