Page:Mérat - Les Chimères, 1866.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

181 XVIII Par un soir bleu d’avril, elle s’en revenait, Vive comme un pierrot croisé d’un sansonnet, Ses yeux, coinmoles yeux d’un chat, luisant dans l’ombre. Moi,je m’en revenais seul aussi, d’un air sombre Et comme je passais près d’elle, je lui pris Le bras, qu’elle laissa d’un mouvement surpris, S’arrondir sur le mien, tiède, jeune, flexible Elle avait, disait-elle, une frayeur horrible Qu'on la vit ;c’était son quartier. on pouvait La rencontrer. Oh 1 si la chose se savait 1 Et redoutant cela, logique rigoureuse, Elle se -approchait de moi, rouge et peur et Nous causâmes. Je sus qu'elle habitait en haut De la rue, à deux pas de chez moi que bientôt Elle aurait dix-huit ans ; qu’elle adorait les robes Neuves que ses voisins étaient des gens très-probes, Mais qu’ils étaient toujours à l’épier ; ainsi