Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/124

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universelle. Je ne les envisage pas, j’examine la vague qui soulève le peuple, qui est toujours la même, mais différente en ses manifestations suivant l’endroit où elle bouillonne. Identique dans son essence, elle parle différemment dans une âme d’avant l’aube, ou dans celle déjà éclairée. Il faut nous lever ! Nous sommes ! Telle est la sensation première, aveugle et sans parole de ridée de tous qui lutte maintenant contre l’idée d’un.

L’âme vivante du peuple s’est soulevée. Le moujik et le révolutionnaire, le membre titulaire de la Douma, l’habitant peureux et le pillard de banques, les nobles et les petits, et ceux qui n’ont d’autre condition que d’être vivants, tous se sont trouvés ensemble, d’un côté, — pour tous. En a-t-on conscience ou non, la même âme populaire parle en tous, pour tous.

Et la vague envahissante qui monte, surprend les hommes armés, chacun avec son arme à lui, qu’elle soulève et dirige vers l’unique ennemi.