Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/260

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où il se présentait, il se voyait reçu avec joie. On lui offrait à dîner. On le fêtait. Et chacun de l’assurer de sa fidélité. Mais, après son départ, surgissaient les agents de Clemenceau.

On alla même jusqu’à employer la calomnie. Durant cette campagne électorale, je me reposais tranquillement dans une cellule de la Santé, purgeant la peine infamante que j’avais vraiment bien méritée. On raconta, d’une oreille à l’autre, que mon père avait tenté démarches sur démarches en ma faveur, que le ministre était demeuré inflexible et que le combat acharné qu’on lui livrait n’avait point d’autres raisons. Il y eut un certain nombre d’imbéciles qui acceptèrent ces bourdes et les propagèrent.

Le Petit Var, pendant ce temps, poursuivait sa campagne contre le ministre. Maurice Allard, sans répit, dénonçait la tyrannie clemenciste et flagellait un régime qu’il plaçait plus bas que l’Empire. Si l’on veut se faire une idée approximative des polémiques de ce temps, qu’on me permette de citer.

Maurice Allard écrivait, dans le Petit Var du 1er octobre 1908 (c’est loin !) :

« Le Vendéen, revenu à la chouannerie de ses ancêtres, punit, en la personne du jeune Méric, la constance et la vaillance républicaine d’une famille qui est l’honneur du Var et de la Provence tout entière. Il punit aussi l’indépendance du père qui s’est refusé noblement à le suivre dans ses palinodies et ses reniements.

«… Le Var républicain, le Var de 1851, restera-t-il muet devant de telles ignominies ? Les vieux ont-ils