Ugolin ! Mangeur d’enfants ! Et dire qu’il va me falloir l’écouter, recueillir ses divagations ! Dire qu’il va tenter de m’associer à ses recherches, exécuter, devant mes yeux, une de ses atroces expériences !
Rajeunir !… S’il était vrai, pourtant, qu’on pût rajeunir, entrouvrir une porte sur l’immortalité ?… Quel rêve ! ô Prométhée ! Mais quelle aberration !
Je fais quelques pas dans ma chambre prison, inquiet de sentir que la fièvre me gagne à nouveau ? Sur une planche, dans le fond, des livres… quelques livres que je n’avais point remarqué. Une attention délicate d’Ugolin, sans doute ?
Je m’empare, au hasard, d’un de ces volumes que j’ouvre. Je lis. Voici ce que je lis : Le syncitium se transforme, à partir de la paroi propre, en tissu réticulé ; le cytoplasma se différencie en réticulum hématoxylinophile et en hyaloplasma. L’hyaloplasma subissant ultérieurement la fonte, le tissu réticulé, d’abord plein, présente des mailles vides. C’est grâce à ce processus que le tissu conjonctif interséminipare devient plus abondant. Jamais on n’a vu d’images mitosiques dans ce tissu interséminipare.
Ah ! ma tête ! ma tête ! Je lance l’affreux bouquin au milieu de la cellule.
Mais qu’est ceci ? Ô douceur ! Ô divin poète ! Les Métamorphoses d’Ovide ! La Grèce et l’Allégresse. L’Olympe et les Dieux ! La Beauté ! La Joie ! Inondation de soleil ! Je me jette sur mon lit, les doigts crispés sur le livre comme sur un trésor.
Ouvrons-le au petit bonheur, à la première page venue. Que vais-je rencontrer ? Ah ! Médée ! L’En-