Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/172

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— Or, tout cela n’était rien. Pendant que des recherches s’effectuaient un peu partout, moi, silencieusement, sans aucune relation avec mes confrères, je continuais les miennes. Je renonce à vous retracer mes efforts, comment je me suis usé lentement à ces travaux difficiles. J’y laissai, d’abord, une fortune appréciable qui aurait pu me permettre de couler des jours paisibles. J’y gagnai une réputation d’original et de demi-fou. Mais quoi ! On ne fait rien de grand, rien de beau sans un grain de folie. J’ai poursuivi obstinément mes expériences, dans le mépris des hommes. Et voilà des années, déjà, que, théoriquement, je suis convaincu. J’ai vu de bonne heure, de très bonne heure, vous m’entendez, que la vieillesse n’était que maladie et maladie guérissable et que le problème de la vieillesse se rattachait étroitement à celui du cancer. Eh oui ! Je ne veux pas entrer, de nouveau, dans des détails. Sachez seulement que les cellules sont soumises à une sorte de régularisation déterminée par les centres nerveux. C’est la faiblesse des centres nerveux qui entraîne la multiplication des cellules lesquelles, forment des tumeurs et des excroissances qui mettent à mal l’organisme. Tout se tient. Il faut agir sur le système nerveux, du dehors et du dedans, faire rentrer les cellules en rébellion dans l’ordre. Mais ceci est tout autre histoire. Je laisse de côté les fantaisies des psychiatres qui ne reposent que sur des conventions empiriques. Je m’en tiens aux manifestations qualifiées de matérielles. Et je vous dis ceci, que je vous prie de bien enregistrer…

Nouvelle pose. Et voilà, derechef, mon Ugolin lancé.