Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/248

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s’ébranlèrent sur les pentes de Meudon. Ils montaient, patiemment, méthodiquement, avec des précautions savantes, à l’assaut du repaire, se dissimulant sous les arbres, rampant dans les futaies. L’artillerie s’installa sur les hauteurs et les avions de reconnaissance planant sur le bois se mirent en devoir de repérer la maison maudite.

Soudain, une lueur aveuglante déchira le ciel. En quelques secondes, une trouée lumineuse déchiqueta la forêt ; les arbres s’écroulèrent comme pulvérisés et une vaste clairière s’improvisa au milieu de laquelle la maison, la fameuse maison, l’Antre, s’installa. C’était une maison comme tant d’autres, sans caractère ni originalité, que surplombaient deux plates-formes. Elle n’avait vraiment rien de redoutable, et dans la clarté, maintenant adoucie, qui l’entourait, elle avait l’air de dire : « Eh bien ! Me voilà ! Que me veut-on ? J’attends. »

Mais cela sentait aussi l’embûche. On s’offrit une longue consultation au quartier général. On téléphona à l’Intérieur. L’ordre vint de brusquer les choses. Coûte que coûte, il fallait en finir.

Alors les troupes bondirent. L’attaque déclenchée contre les flancs de la maison, pendant qu’un régiment se ruait sur la façade s’avérait irrésistible. L’anxiété malgré tout durcissait les cœurs. Qu’est-ce que pouvait bien leur réserver Ugolin ? Brusquement les premiers assaillants, lancés dans une ruée que rien ne semblait pouvoir briser, reculèrent en désordre, tombant, pêle-mêle, les uns sur les autres. Ceux qui suivaient, surpris par ce recul imprévu, s’arrêtèrent indécis, roulant sur