pouvaient sans contrainte se livrer à la gymnastique sexuelle.
Les nouveau-nés étaient examinés méticuleusement par les maîtres-vigilants. Les débiles, impitoyablement, étaient immolés. Les autres, robustes et sains, se voyaient, néanmoins, soumis à une petite opération, laquelle consistait en deux piqûres à la nuque et dans l’aine, ce qui ne diminuait en rien leur activité et leur vigueur physique, mais arrêtait définitivement, en eux, toute possibilité d’évolution. Ils étaient neutralisés. Ugolin les condamnait à se perpétuer sans qu’ils pussent acquérir des qualités nouvelles. Le neutride demeurait constamment semblable à lui-même. C’était une race fixée.
Je me suis obstinément efforcé de découvrir la formule des piqûres destinées aux neutrides. Les Trois se refusaient à la divulguer. On chuchotait, dans le Grand Cercle, qu’il s’agissait d’un composé de poisons cérébraux auquel se mêlait le venin spécialement traité de certains reptiles. Mais nul n’avait de certitude à cet égard.
Le Grand Cercle s’était progressivement élargi. Ugolin l’avait enrichi de tout ce qu’il découvrait de savants véritables, d’esprits lucides. Ils composaient l’administration ugoline, veillaient à l’hygiène des cités, conduisaient la société muée en une sorte de haras. Ils présidaient aux naissances, modelaient l’avenir des enfants, poussaient les femmes au « renoncement » total. Car, selon la règle voulue par Ugolin, la femme ayant échoué au port de la ménopause, devait consentir à s’effacer. Elle pénétrait dans un des laboratoires dits