Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/318

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une porte. Et je m’effondrai de surprise. Judith était là, comme en extase, aux pieds d’un jeune homme qui lui caressait le front. L’homme leva la tête : c’était Simon.

Simon. Mon fils : Le vainqueur. Le chef des jeunes insurgés. Il se dresse, en plein épanouissement de jeunesse, de véritable jeunesse, pas de la jeunesse plaquée, de la jeunesse en toc. Quelle lumière dans les yeux ! Quelle magnifique et sereine puissance ! Je n’ose avancer. C’est lui qui vient vers moi en riant, qui m’embrasse, qui me coule dans l’oreille :

— Mon père, rassurez-vous. Vous vivrez… Vous vivrez et vous mourrez !…

Judith sourit parmi des larmes.

Adieu, Ugolin ! Adieu, Maître ! Te voilà, à ton tour, brindille de passé. Je pleurerai, demain, sur toi. Je ne vois plus que Simon. Il est debout, toujours souriant. Il donne des ordres. On apporte des paperasses, des ustensiles, des flacons…

— Ce sont les secrets et les formules mystérieuses d’Ugolin, explique Simon, je les place, soigneusement, en lieu sûr.

— Mais que comptes-tu donc en faire ?

Il décoche un regard furtif à sa mère et, la voix basse :

— Je ne sais pas encore… Mais ça peut toujours servir… plus tard !


Plus tard ?…