Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/78

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Le voici, tel que je l’ai retrouvé, dans un numéro du Vespéral, à la rubrique : Menus faits, sèchement et succinctement relaté.


M. l’abbé Forel, vicaire de la paroisse de Bourg-les-Dames a disparu depuis deux jours. On le recherche en vain.


C’était tout et il faut bien convenir que ça ne valait pas davantage. Un vicaire qui disparaît, ce n’est pas là un fait important de nature à distraire l’opinion publique de ses alarmes. Nul ne prit garde, j’en ai la certitude, à ces trois lignes et, moi-même, je ne leur aurais accordé aucune attention si je n’avais reçu, deux jours après, la visite d’un vénérable curé qui déclara se nommer l’abbé Constant.

— Monsieur, me dit cet homme d’Église, tassé et râblé, avec un visage rond et poupin où brillait le sourire de deux yeux d’enfant, je viens vous entretenir de l’affaire Forel.

— Vous dites ?… Forel ?

— L’abbé Forel est mon vicaire. Vous avez annoncé vous-même sa disparition.

— Ah ! oui !… parfaitement… Monsieur l’abbé… j’y suis maintenant. M’apportez-vous du nouveau à ce sujet ?

Le brave curé leva ses deux bras courts vers le plafond.

— Hélas ! pas le moindre indice. Et je commence à trembler sérieusement. Car cela fait près de cinq jours, monsieur, que ce malheureux Forel a disparu, brus-