Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/87

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se glissait entre nous. J’essayai de l’écraser, de l’anéantir, en resserrant plus farouchement l’étreinte qui nous collait peau à peau. Toujours la Juliette de l’autre jour se superposait à celle que je tenais haletante, sous des baisers qui semblaient mordre. De la rage et de la haine se mêlait à mes balbutiements de délire.



Apaisée, Juliette eut un petit rire. De nouveau elle prononça :

— Grosse bête !

Puis, sans transition :

— À propos, que deviens ton enquête ?

J’esquissai un geste vague.

— J’ai pensé souvent à ces histoires, affirma-t-elle, avec un hochement de tête, c’est tout à fait curieux… Voilà maintenant qu’on enlève des curés en plein jour, sans qu’on puisse savoir ce que ces malheureux sont devenus…

— Juliette, interrompis-je, que me font ces disparitions inexplicables ? J’aimerais tant parler de toi, savoir de toi tout ce qu’il est permis de savoir. Énigmatique petite femme, ne me confieras-tu rien de ton secret ?

Elle devint grave soudain.

— Mon secret, dit-elle. Oui, il y a peut-être un secret. Mais rassure-toi. Tu seras, avant peu, pleinement édifié.

L’accent de ces paroles, je ne sais pourquoi, me