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Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/121

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Mais, peu après, conduit à la Sûreté, son attention fut attirée par un homme qui se tenait dans le bureau. Il l’observa. Puis il se dit :

— J’ai vu cette tête-là quelque part.

Mais où ?

À force de chercher, la lumière se fit en lui. Pas de doute. C’était lui, l’homme qui les suivait depuis quelques jours. Il se pencha vers un agent.

— Quel est donc ce monsieur ?

— Ce monsieur, répondit l’agent, c’est M. Jouin, le sous-chef de la Sûreté.

Le malheureux Callemin n’en revenait pas. Plus tard, aux Assises, lors d’une suspension d’audience, il racontait la chose à ses camarades. Et il ajoutait candide :

— Ne trouvez-vous pas cela extraordinaire ?… Et pourtant !… ELLE était insoupçonnable.

Peut-être. Mais ELLE était tout de même, volontairement ou non, la cause directe de l’arrestation de son amant. Car les policiers savent comment on remonte aux hommes… par la femme.



Carouy, lui, était un mélange de sentiments et d’instincts plus ou moins excessifs les uns que les autres. Il avait un aspect plutôt vulgaire. Tête carrée, cheveux plantés drus, moustache épaisse, des yeux fureteurs, quelque peu sournois, avec çà les bras courts, de même que les jambes, et des mains larges, énormes. Peu d’instruction. Intelligence