Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la cour et un mur de trois mètres de haut environ entourait le jardin.

Telles étaient les dispositions des lieux. Quant à M. Moreau, le propriétaire, c’était un vieillard alerte, sortant fréquemment de chez lui avec une voiture et un cheval qu’il conduisait. Il était connu de tous dans le pays et l’on savait qu’il gardait chez lui une somme importante faite d’argent sonnant et de titres.

Les deux vieillards, le patron et la bonne, se levaient généralement de bonne heure.

Aussi, le 3 janvier, une voisine, Mme  Brun, mercière, surprise de voir que la maison demeurait close et silencieuse, envoyait-elle sa fille prévenir M. Arfeux fils, qui habitait non loin du pavillon Moreau.

On appela, on cogna à la porte.

Pas de réponse.

Alors, avec l’aide d’un serrurier, on se décida à pénétrer à l’intérieur. En même temps on prévenait le commissaire de police de Choisy-le-Roy.

Pour commencer, les autorités firent enfoncer la porte cochère, et l’on entra dans la cour. La porte de derrière du pavillon était grande ouverte. Au rez-de-chaussée régnait un désordre extraordinaire : tiroirs ouverts et vidés, chaises renversées, meubles déplacés. Mais le drame attendait au premier étage. Là M. Moreau était étendu sur son lit, les bras allongés comme pour se défendre ou repousser l’adversaire, le visage atrocement crispé par la peur. Son corps portait la