Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/40

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traversa le boulevard Haussmann, et partit à une allure vertigineuse, dans la direction de la Madeleine. De là, elle se jeta vers la place de la Concorde. On essaya vainement de l’arrêter. On la poursuivit sans succès. Il y eut un soldat cycliste, nommé Schrechet, qui la suivit jusqu’à la Concorde, et là, s’immobilisa, épuisé. Les agents Lucy et Hénoff réquisitionnèrent une auto de course qui se tenait devant un café. Mais, à peine en marche, elle renversa une jeune femme, lui fractura une côte. Elle dut interrompre sa poursuite. Pendant ce temps, l’auto mystérieuse et les bandits s’étaient évanouis au loin.

L’agent Garnier, atteint de trois balles, avait le poumon gauche et le cœur perforés. Il ne tarda pas à succomber.

Le lendemain, on apprit que l’auto du crime appartenait en réalité à un M. Buisson, négociant à Saint-Mandé.

On avait fracturé la porte de son garage pour le cambrioler. Puis, de Saint-Mandé, après une randonnée vers Montereau et Villeneuve-le-Guyrard, la voiture s’était arrêtée à Pont-sur-Yonne, l’essieu d’avant faussé à la suite d’un choc. Les automobilistes, s’adressant à M. Dorneau, mécanicien, l’avaient prié de faire la réparation indispensable. Après ça, on les retrouve à Villeneuve-sur-Yonne. Enfin, ils regagnèrent Paris en repassant par Montereau.

À Pont-sur-Yonne, comme à Montereau, des curieux avaient eu le temps de les examiner.