Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/70

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Mais Gauzy l’ignorait. Il accepta donc de loger l’homme pour la nuit, et, le lendemain, l’invita à se retirer. L’inconnu le remercia et se disposa à partir. Gauzy le croyait loin quand les inspecteurs arrivèrent pour perquisitionner.

Jouin, d’ailleurs, ne cherchait pas du tout Bonnot. C’était Cardy qu’il s’attendait à trouver chez le soldeur, et c’est pourquoi, dès son entrée dans le magasin, il mit la photographie de Simentoff sous le nez de Gauzy en lui demandant :

— Connaissez-vous ce type-là ?

Ainsi Gauzy apparaissait comme innocent de la mort de Jouin, résultant de sa rencontre avec Bonnot et purement accidentelle. On allait d’ailleurs intervenir dans la presse en faveur de Gauzy. Une campagne ardente se décida au cours de laquelle la Guerre Sociale, grand hebdomadaire d’extrême-gauche, alla jusqu’à invoquer le droit d’asile, le plus sacré et le plus intangible des droits.

Mais Bonnot libre, Jouin tué, Garnier et Valet toujours en fuite, qu’allait-il advenir ? On s’attendait à tout. De nouveaux attentats fleuriraient-ils ? Le sang coulerait-il encore ?

La terreur régnait dans Paris.