Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/79

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décida de recommencer l’expédition pour la troisième fois et de placer les cartouches dans le hangar.

Il repartit parmi les acclamations de la foule.

Cette fois, le hangar fut soulevé dans un tourbillon de fumée et de poussière. Des flammes fusèrent, entourèrent la maison.

Le lieutenant mit revolver au poing et courut vers la maison. Les policiers s’élancèrent. Dans le hangar, on trouva Dubois étendu, le visage sanglant, un trou dans le crâne. Le malheureux avait dû être tué dès le commencement.

La police se précipita dans l’escalier. Mais on craignait un retour offensif de Bonnot. Les agents s’armèrent d’un matelas derrière lequel ils se dissimulèrent. Les matelas jouèrent d’ailleurs un rôle prépondérant dans cette sombre affaire. Car lorsqu’on arriva dans la chambre de Bonnot, on le trouva, blessé à mort, entre deux matelas.

Sur cette fin tragique, diverses versions ont couru. On a dit que le bandit, blessé, ruisselant de sang, s’était défendu jusqu’au bout et qu’il fallut l’abattre à coups de revolver. Il semble plus conforme à la réalité que Bonnot fut découvert râlant. L’autopsie révéla par la suite qu’il s’était logé lui-même deux balles dans la tête.

Mais, suicidé ou abattu, l’homme était vaincu. Une immense rumeur de joie au dehors, des clameurs de haine et de vengeance satisfaite. Bonnot est mort, Bonnot est mort.

On emporta le bandit dans un taxi, jusqu’à