Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/80

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l’Hôtel-Dieu. Quand il arriva à l’hôpital, ce n’était plus qu’un cadavre.



Cette mort brutale provoqua une émotion considérable. On ne put s’empêcher, en dépit des crimes monstrueux commis par cet homme, de considérer l’héroïsme de sa fin. Toute une matinée, il avait tenu, avec un courage surhumain contre les forces policières. Il avait fallu la dynamite, l’incendie, la charge des matelas pour avoir raison de son énergie. Et, encore on ne l’avait pas eu vivant. À l’heure qu’il avait voulu, Bonnot venait de dire adieu à cette société qu’il avait si violemment combattue.

De quoi n’aurait-il pas été capable, cet homme d’une volonté implacable, d’une audace farouche, si les hasards de la vie l’avaient dirigé autrement !

Cela tout le monde le comprit, au lendemain du drame de Choisy-le-Roi. Et un journaliste ne craignit pas d’écrire :


Seul contre 1.000, le bras paralysé par sa blessure d’Ivry, avec pour toute arme un revolver portant à cinquante pas, contre une troupe armée de lebels, de dynamite et qui réclamait du canon, le bandit apparaissait comme transfiguré ; le révolté perçait sous la bête fauve.

Le Cartouche moderne trouva le moyen de finir en posture d’insurgé.