chez eux ayant en poche la faveur demandée. Dans sa correspondance, il lui échappe un mot frappant que tous ses amis disent très-vrai : « Il m’arrive rarement de sacrifier les autres à moi-même, et, quand cela m’arrive, j’en ai tous les remords possibles. » — À la fin de sa vie, on trouvait chez lui deux vieilles dames anglaises auxquelles il parlait peu, et dont il ne semblait pas se soucier beaucoup ; un de mes amis le vit les larmes aux yeux parce que l’une d’elles était malade. Jamais il ne disait un mot de ses sentiments profonds ; voici une correspondance d’amour, puis d’amitié, qui a duré trente ans ; la dernière lettre est datée de son dernier jour, et l’on ne sait pas le nom de sa correspondante. Pour qui sait lire ces lettres, il y est gracieux, aimant, délicat, véritablement amoureux, et, qui le croirait ? poëte parfois, ému jusqu’à devenir superstitieux, comme un Allemand lyrique. Cela est si étrange, qu’il faut citer presque tout. — « Vous aviez été si longtemps sans m’écrire que je commençais à être inquiet. Et