Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/345

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le 25. S’il doit y avoir bataille, elle sera perdue ou gagnée ce jour-là. Ainsi, ne faites pas encore de projets, ou plutôt faites celui de venir assister à notre victoire ou à notre enterrement pour le 25. Une autre chose me chagrine : c’est que la chaleur s’en va, le beau temps se passe, et il n’y aura plus de pêches à votre retour. Les feuilles commencent à jaunir et à tomber. Je prévois tous les ennuis du froid et de la pluie, qui me semblent beaucoup plus graves et beaucoup plus certains que l’émeute. Je suis malade depuis quelques jours, c’est peut-être pour cela que je suis triste. Je n’ai pas besoin de vous dire que je serais très-contrarié de mourir avant notre déjeuner à Saint-Germain, qui, je l’espère, tiendra toujours. Adieu ; écrivez-moi vite. Vous ne devriez pas taquiner les gens de si loin.

CXXXIII

Paris, 23 août 1848.

Vous n’êtes guère aimable de ne pas me répondre plus tôt. Je crois que je vous ai écrit trop