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CLVI

Madrid, 28 novembre 1853.

Votre lettre s’est croisée avec la mienne, que vous avez dû recevoir au moment où m’arrivait la vôtre. Je vous y expliquais pourquoi je resterais encore quelques jours ici. On me presse fort d’attendre la noche buena, c’est-à-dire Noël ; mais je serai en France et probablement à Paris vers le 12 ou le 15, si le temps n’est pas trop mauvais. Je vous écrirai de Bayonne ou de Tours, où je suis obligé de m’arrêter.

 

On danse beaucoup ici, malgré le deuil de cour. Seulement, on met des gants noirs. On est très-agité par les premières délibérations du Sénat. Il s’agit de savoir si ce ministère durera ou s’il y aura un coup d’État. L’opposition est très-animée et se propose de donner des coups de bâton par-dessus les épaules du comte de San-Luis. La maison que j’habite est un terrain neu-