Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/81

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doute désolée d’apprendre que je me porte fort mal et que je m’ennuie horriblement. Venez bientôt à Paris, chère Mariquita, et rendez-moi amoureux. Je ne m’ennuierai plus alors, et, pour la peine, je vous rendrai bien malheureuse par mes humeurs. Depuis quelque temps, votre écriture devient bien lâche et vos lettres bien courtes. Je suis très-convaincu que vous n’avez d’amour pour personne et que vous n’en aurez jamais. Cependant, vous comprenez assez bien la théorie.

Adieu ; je fais tous les souhaits possibles pour votre santé, pour votre bonheur, pour que vous ne vous mariiez pas, pour que vous veniez à Paris, enfin pour que nous devenions amis.

IX

Mariquita de mi alma, je suis bien triste d’apprendre votre indisposition. J’espère que, lorsque cette lettre vous parviendra, vous serez entièrement rétablie et en état de m’écrire de plus longues lettres. Votre dernière était d’une