Aller au contenu

Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je suis malade. Je n’ai dit, au reste, que la vérité, car j’ai été bien mal les jours passés. — Je suis sûr que, si je retournais à Paris en cette saison, je serais fricassé en quelques jours. Je pense cependant à y revenir pour le milieu de février. Outre l’alacrité ordinaire que j’ai pour les exercices du Luxembourg, j’ai un speech à faire. Une pétition est présentée pour la révision du procès de M. Libri, et vous sentez que je ne puis me dispenser de dire un peu ma râtelée sur ce sujet qui m’est tout personnel. J’ai eu à Cannes, et je peux dire j’ai encore, la visite de M. Fould, car je vais le retrouver après-demain. Il m’a conté beaucoup de choses curieuses des hommes et des femmes qui se sont mêlés de son affaire. Je l’ai trouvé beaucoup plus philosophe que je ne m’y attendais. Cependant, je doute qu’il ait le courage de bouder longtemps contre son goût. Il parait que, lorsqu’on a eu quelque temps un portefeuille rouge sous le bras, on se trouve tout chose quand on l’a perdu, comme un Anglais sans parapluie. Adieu ; je quitterai Cannes probablement le 8 février. Donnez-moi de vos nouvelles et parlez-moi un peu de vos projets de retour, si vous en formez. Nous avons très-