Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/155

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que vous me décrivez. Il est évident qu’il faut que je m’en rapporte à vous et à votre discrétion pour les acquisitions à faire ; mais je vous prierai de considérer que, comme il s’agit de choses à mon usage personnel et non de cadeaux à faire par votre entremise, je serai encore plus difficile qu’à mon ordinaire. Aussi je vous engage à procéder avec beaucoup de circonspection. Primo, je vous autorise à acheter une gebira au prix que vous voudrez, pourvu qu’il y ait de l’or non pas à l’extérieur, mais à l’intérieur, comme je l’ai vu dans quelques-unes. — Si vous trouvez quelque jolie étoffe de soie qui se lave et qui n’ait pas l’air d’une robe de femme, faites-m’en faire une robe de chambre, la plus longue qu’il soit possible, boutonnant sur le côté gauche, et à la mode orientale. Tout cela, apportez-le-moi quand vous reviendrez. Je n’ai pas envie de mettre des robes de soie quand il y a deux pieds de glace dans la Seine. Ce qu’on m’écrit de Paris fait dresser les cheveux sur la tête : 10 degrés de froid le jour, et 12 ou 14 la nuit. Cependant, mon président me convoque pour après-demain. Vous ne vous effrayerez pas si vous lisez dans les journaux que