Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/175

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pereur un pantalon dont le bas est brodé avec de petits ornements en émail, or, rouge et vert, et une veste de brocart d’or souple comme du foulard, dont les dessins, or sur or, sont merveilleux. Les boutons sont en filigrane d’or avec de petits diamants et des émeraudes. Ils ont un or rouge et un or blanc qui, mariés ensemble, sont d’un effet admirable. Bref, je n’ai rien vu de plus coquet ni de plus splendide à la fois. Ce qu’il y a de singulier dans le goût de ces sauvages-là, c’est qu’il n’y a rien de criard dans leurs étoffes, bien qu’ils n’emploient que des soies éclatantes, de l’or et de l’argent. Tout cela se combine merveilleusement et produit, en somme, un effet tranquille des plus harmonieux.

Adieu, chère amie ; je pense à faire un tour à Londres, où j’ai affaire, pour l’Exposition universelle. Ce sera vers le 8 ou 10 juillet.