Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/216

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qu’au 18. Le 10, je serai à Paris jusqu’à trois heures, et j’espère vous voir. Écrivez-moi et donnez-moi longuement de vos nouvelles. Je désapprouve fort votre nouveau goût littéraire. Je lis actuellement un livre qui cependant vous amusera peut-être ; c’est l’histoire de la révolte des Pays-Bas, par Motley. Je le mettrai à vos ordres, si vous voulez. Il n’y a pas moins de cinq gros volumes ; mais, quoique pas trop bien écrit, cela se lit couramment et cela m’intéresse beau coup. Il a beaucoup de partialité anticatholique et antimonarchique ; mais il a fait d’immenses recherches et c’est un homme de talent, quoique Américain.

Je suis enrhumé et assez mal de mes poumons. Vous apprendrez un jour que j’ai cessé de respirer, faute de ce viscère. Cela devrait vous engager à être très-aimable pour moi avant que ce malheur m’arrive.

Adieu, chère amie.