Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/276

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de Cornélius et autres faux originaux vous feront lever les épaules. Allez boire de la bière dans les jardins publics, où, pour quelques sous, vous entendrez de bonne musique. Vous ferez bien d’aller faire des courses dans le Tyrol bavarois, à Tegernsee, etc., si vous avez le temps. En allant à Salzbourg (ce dont je vous félicite), vous irez voir, si cela vous convient, la mine de sel de Hallein. Il n’y a rien à voir à Innsbruck que le paysage et les statues de bronze de la cathédrale. Dans tous ces pays-là, vous pouvez vous arrêter dans les plus petits villages, sûre d’y trouver un lit et un dîner tolérable. Je voudrais partager ce plaisir avec vous.

Nous avons ici des histoires toutes plus scandaleuses les unes que les autres.

Tout cela est fort édifiant et fait craindre que la fin du monde ne soit proche. Achetez-vous des bas verts à Salzbourg ou à Innsbruck, si vous en trouvez qui vous aillent. Les jambes bavaroises sont grosses comme mon corps. Adieu, chère amie ; prenez bien soin de vous et amusez-vous. N’oubliez pas de me donner de vos nouvelles.