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CCLXXXII

Londres, British Museum, 23 août 1865.

Chère amie, votre lettre m’arrive après avoir attendu très-longtemps à Paris, lorsque vous étiez au fond du Tyrol. Il y a environ six semaines que je suis ici. J’ai eu quelques jours de la saison, quelques dîners terribles et deux ou trois des derniers routs. Il m’a semblé que lord Palmerston vieillissait singulièrement, malgré le succès de ses élections, et il me paraît plus que douteux qu’il soit en état de faire la prochaine campagne. À sa retraite, il y aura sans doute une belle crise. Je viens de passer trois jours chez son successeur probable, M. Gladstone ; ce qui m’a non amusé, mais intéressé, car j’ai toujours du plaisir à observer les variétés de la nature humaine. Ici, elles sont si différentes des nôtres, qu’on ne s’explique pas comment, à dix heures de distance, les bipèdes sans plumes sont si peu semblables à ceux de Paris. M. Gladstone m’a paru, sous quel-