mières atteintes du froid se font très-désagréablement sentir, et je commence à tousser et à étouffer.
Outre le plaisir que j’aurais eu à vous voir, je m’en promettais à vous lire quelque chose de moi, traduit du russe. Étant à Biarritz, on disputa, un jour, sur les situations difficiles où on peut se trouver, comme par exemple Rodrigue entre son papa et Chimène, mademoiselle Camille entre son frère et son Curiace. La nuit, ayant pris un thé trop fort, j’écrivis une quinzaine de pages sur une situation de ce genre. La chose est fort morale au fond, mais il y a des détails qui pourraient être désapprouvés par monseigneur Dupanloup. Il y a aussi une pétition de principe nécessaire pour le développement du récit : deux personnes de sexe différent s’en vont dans une auberge ; cela ne s’est jamais vu, mais cela m’était nécessaire, et, à côté d’eux, il se passe quelque chose de très-étrange. Ce n’est pas, je pense, ce que j’ai écrit de plus mal, bien que cela ait été écrit fort à la hâte. J’ai lu cela à la dame du logis. Il y avait alors à Biarritz la grande-duchesse Marie, la fille de Nicolas, à laquelle j’avais été présenté il y a